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Prophylaxie pré-exposition du VIH pour MSM en Afrique de l'Ouest : une étude démonstrative multi-pays

Nous avons le plaisir de vous faire parvenir l'article publié par la revue scientifique The Lancet sur le projet CohMSM-PrEP, qui a été coordonnée par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’association malienne ARCAD Santé PLUS. L'étude a eu lieu dans quatre pays de l'Afrique de l'Ouest.

La Direction Recherche Communautaire de Coalition PLUS a coordonné l’ensemble des activités communautaires liées à cette étude. Nous vous présentons ici un résumé de l'article en français. 

Si vous le souhaitez, vous pouvez lire l'article au complet (en anglais) ici

 


La PrEP (ou prophylaxie pré-exposition) est un traitement qui prévient d'une infection au VIH s’il est pris quotidiennement (PrEP en continu) ou en suivant un schéma à la demande (PrEP à la demande).

L’accès à la PrEP en Afrique de l'Ouest est une stratégie de santé publique qui demeure difficile pour les les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH). Pourtant, depuis 2014 l’OMS recommande la PrEP aux HSH qui souhaitent diversifier leurs outils de prévention face au VIH. 

L’étude que nous vous présentons aujourd'hui s’est déroulée entre novembre 2017 et avril 2020 et a eu lieu dans quatre cliniques associatives de quatre pays d’Afrique de l’Ouest : Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Togo et Mali. Il s’agit de la première étude qui montre des résultats sur la prise de la PrEP, l’incidence du VIH, les changements dans les pratiques sexuelles et la prévalence des IST chez les HSH en Afrique de l’Ouest.

Quelle a été la méthodologie de cette étude ?

Il s’agit d’une étude de cohorte, où un près de 600 participants a été suivi pendant une période de temps en particulier.

L’étude CohMSM-PrEP a également été :

  • Interventionnelle : les participants ont reçu des services directement, dont le traitement pour la PrEP et le suivi médical qui inclut dépistages et vaccins, par exemple. Ils ont aussi eu accès à un counseling et accompagnement par des pairs-éducateurs à tout moment, ce qui a sans doute renforcé leur engagement à l’étude.
  • Multicentrique : elle a eu lieu parallèlement dans quatre sites différents : clinique des Halles d’ARCAD Santé PLUS (Mali) et les associations EVT (Togo), AAS (Burkina Faso) et Espace Confiance (Côte d’Ivoire).
  • Multidisciplinaire : des professionnels de la recherche et de la santé d’horizons et spécialités différentes y ont participé en y apportant leurs méthodologies.

Et Coalition PLUS, dans tout ça ?

Le rôle de la Direction Recherche Communautaire de Coalition PLUS (DRC) a été de former mais, surtout, d’accompagner les pairs-éducateurs tout au long de l’étude. La DRC a créé divers outils à destination des pairs-éducateurs dont des vidéos de soutien ou des jeux pour mieux comprendre les schémas de prises. Elle a aussi organisé l'envoi des piluliers et la création de groupes de paroles thématiques. Au total, 9 pairs éducateurs ont participéà des ateliers de formation et ont suivi les participants tout au long de l'étude. Finalement, la DRC a également contribué au renforcement des capacités en recherche des pairs-éducateurs, qui ont pu participer à des conférences scientifiques et y présenter leur travail et les enjeux de l’accompagnement communautaire dans une offre de PrEP à l’aide de posters scientifiques. 

Quels ont été les résultats de cette étude ?

Que ce soit en prise quotidienne ou à la demande, la PrEP a permis de réduire les nouvelles contaminations par le VIH au long de la durée de l’étude. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs et chercheuses ont analysé plusieurs résultats.

Au total, 598 HSH ont participé au projet de recherche dont 246 (41 %) au Mali, 118 (20 %) au Burkina Faso, 117 (20 %) en Côte d'Ivoire et 117 (20 %) au Togo. Lors du début de l’étude 445 participants (74 %) avaient choisi la PrEP à la demande et 153 (26 %) la PrEP quotidienne.

L'adhérence à la PrEP à la demande était optimale pour 41% des cas et sous optimale ou pauvre pour 28% pendant que 31% d’entre eux n’ont pas pris la PrEP du tout. L’adhérence à la PrEP quotidienne, qui était donc prise tous les jours, était plus élevée.

Lors de l’étude, la prévalence des principales IST autres que le VIH et la fréquence de la pratique du le sexe anal sans préservatifs sont restées stables tout au long du suivi.

L’utilisation simultanée de la PrEP et le préservatif lors de la dernière relation sexuelle était plus basse chez les participants sous PrEP intermittente que chez ceux qui avaient opté par une PrEP quotidienne (p=0·013). Cette utilisation des deux méthodes de protection a d’ailleurs diminué tout au long du suivi (p=0·0025). 

Ainsi, cette étude multipays a démontré que les HSH recevant la PrEP dans le contexte d’une offre d’outils de prévention présentaient une incidence au VIH (2,3 pour 100 années-personnes) plus basse que celle de l’étude précédente, CohMSM, qui n’incluait pas la PrEP dans son offre de prévention. Toutefois, l’adhérence à la PrEP n’était pas forcément adéquate, spécialement chez les participants qui prenaient la PrEP intermittente. Ceux-là sont donc des résultats qui demandent une réflexion, car l’adhérence est un élément clé pour l’efficacité de la PrEP.

Qu’est-ce qu’on pourrait en retenir ?

  • Les résultats de cette étude sont encourageants ! Il y a eu une très basse incidence de l’infection au VIH (2,3 pour 100 années-personnes).  L’incidence relevée par l’étude ANRS-CohMSM, où la PrEP ne faisait pas partie de l’offre de prévention, était de 10,0 pour 100 personnes-années. La mise à disposition de la PrEP a donc aidéà prévenir des infections au VIH et n’a pas menéà une augmentation des autres IST. 
  • Les programmes qui offrent la PrEP auront le défi de retenir dans les soins les usagers de PrEP. Pour que ces bons résultats d’incidence continuent dans la vraie vie, l’offre de PrEP doit systématiquement être accompagnée d’un suivi médical et associatif ancré dans la communauté. Le rôle des pairs-éducateurs est donc clé pour l'engagement des personnes qui souhaitent accéder à la PrEP. Ainsi, l’implication des organisations qui militent dans la lutte contre le sida, tels que les membres de Coalition PLUS, sont essentielles encore et toujours.
  • Les HSH de l’Afrique de l’Ouest semblent plus enclins à choisir la PrEP intermittente, comme le montrent aussi des résultats d’études similaires en France. La PrEP quotidienne était préférée par les HSH qui avaient un nombre de partenaires sexuels masculins plus élevé. Ainsi, les deux régimes semblent complémentaires et les deux devraient être offerts afin de permettre aux HSH d’adopter le schéma de prise qui comble au mieux leurs besoins. Plutôt que d’opposer le schéma de prise continue et celui à la demande, une réflexion doit être faite sur comment bien démarrer et comment bien arrêter la PrEP.
  • La PrEP doit poursuivre son implémentation et faire partie à part entière de l'offre de prévention en Afrique de l'Ouest. En plus, son offre devrait être élargie à d'autres populations pour qui elle pourrait combler des besoins en matière de prévention au VIH. Des projets, menés par Coalition PLUS et ses membres, commencent déjàà voir le jour. C’est le cas du projet multi-pays PrEP Femmes qui a comme objectif d'évaluer l’intérêt des femmes dans trois pays (Maurice, Mali et Maroc) pour la PrEP et identifier les barrières d’accès à ce traitement préventif du VIH, à travers une étude qualitative et quantitative. Pour en savoir plus: https://www.coalitionplus.org/enquete-acces-prep-femmes/

 

 

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